PARIS, 21 mai 2015 (FIDH & CVDDH) – La FIDH et son affiliée, le Comité Vietnam pour la Défense des Droits de l’Homme (CVDDH), en appellent au Secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-Moon pour presser le gouvernement vietnamien de mettre un terme aux graves violations des droits de l’Homme. Le Secrétaire-général doit se rendre au Vietnam les 22 et 23 mai à l’invitation du Président Truong Tan Sang.
« Le Secrétaire-général doit utiliser l’autorité morale de l’ONU pour exiger que Hanoi mette fin aux graves violations des droits de l’Homme et libère tous les prisonniers politiques », a dit le Président de la FIDH Karim Lahidji.
La FIDH et le CVDDH sont particulièrement préoccupés par la brutalité policière croissante et la multiplication des harcèlements et actes d’intimidation contre les militants de la société civile, les blogueurs et les défenseurs des droits de l’Homme.
Durant ces derniers mois, les policiers en civil et des voyous à leur solde ont attaqué de façon récurrente ces militants dans les rues de Hanoi et de Ho Chi Minh Ville. Le 19 mai, des policiers en civil ont battu le blogueur Dinh Quang Tuyen à Ho Chi Minh Ville peu après qu’il eut dénoncé sur sa page Facebook cette même brutalité dont avaient été victimes les militants (activistes) Nguyen Chi Tuyen (Anh Chi), Tran Thi Nga, Trinh Anh Tuan, Truong Minh Duc. Le 11 mai, Anh Chi avait été agressé à coups de barre de métal par des inconnus près de chez lui à Hanoi. Il avait participé à la campagne réussie contre l’abattage des arbres de la capitale vietnamienne.
Les autorités persistent à harceler les blogueurs et les militants. Le 18 mai, les autorités de l’aéroport international de Ho Chi Minh Ville ont empêché le chercheur Nguyen Hue Chi de se rendre aux Etats-Unis pour rendre visite à sa femme et sa fille, et ont confisqué son passeport. Nguyen Hue Chi est un des fondateurs du site influent et très critique des politiques du gouvernement Bauxite Viet Nam. Le même jour, les autorités de l’aéroport international de Hanoi ont brièvement détenu le blogueur Mai Xuan Dung à son arrivée de Singapour, où il avait assisté à un atelier sur le journalisme citoyen.
De nombreux militants restent détenus sous l’empire des dispositions vagues du Code pénal sur la « sécurité nationale », comme l’article 88 (« propagande contre la République Socialiste du Vietnam ») et l’article 258 (« abus des libertés démocratique pour nuire aux intérêts de l’Etat »), et souffrent de conditions de détention très dures. Nguyen Kim Ngan (66 ans), qui purge une peine de 5 ans et demi dans le Camp n°6 de Thanh Chuong dans la province de Nghe An, est privé de son droit de recevoir la visite de sa femme depuis septembre 2013. L’activiste Pham Minh Vu, condamné en février 2015 à 18 mois de prison pour avoir pris des photos des manifestations anti-chinoises, est détenu avec les prisonniers de droit commun dans le Camp de Xuan Loc dans la province de Dong Nai, où il est battu de façon répétée.
La liberté religieuse est gravement menacée par le nouveau projet de loi sur la religion et les croyances qui impose des contrôles encore plus drastiques qu’avant sur les communautés religieuses et leurs activités. Les activités des groupes religieux non-reconnus par le gouvernement seront mises hors-la-loi par des dispositions qui interdisent strictement tout ce qui serait jugé « porter atteinte aux croyances religieuses des membres des organisations religieuses reconnues par l’Etat » ». Ce quatrième projet de loi a déclenché un profond mécontentement parmi les communautés religieuses.
« Au lieu de protéger la liberté de religion et de croyance, la loi qui est proposée muselle les groupes religieux indépendants, en une violation grossière des obligations du Vietnam au regard de l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », a déclaré le Président du CVDDH Vo Van Ai.
La répression religieuse contre les communautés religieuses indépendantes reste toujours aussi intense. Depuis 2003, Thich Quang Do, le Patriarche de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV), est assigné à résidence sans charge dans le Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville. Il a passé plus de trois décennies sous différentes formes de détention. Des dizaines de Catholiques, de Protestants, de Hmongs chrétiens, de Hoa Hao, de Cao Dai et de Bouddhistes Khmers Krom sont toujours en prison du seul fait de l’exercice pacifique de leurs croyances religieuses.
La FIDH et le CVDDH en appellent au Secrétaire-général de l’ONU pour qu’il exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques au Vietnam, l’abrogation de toute législation contraire aux obligations internationales du pays et la fin des entraves à la liberté de religion et de croyance.
Press contacts
FIDH: Andrea Giorgetta (English) – Tel: +66886117722 (Bangkok)
FIDH: Arthur Manet (French, English, Spanish) – Tel: +33672284294 (Paris)
VCHR: Penelope Faulkner (French, English, Vietnamese – Tel: +3345983085 (Paris)
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