PARIS, le 16 novembre 2015 (IBIB) – Le Patriarche de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam (EBUV) Thich Quang Do a écrit une lettre de condoléances au Président François Hollande à la suite des attaques terroristes massives et coordonnées dont a été victime la France le 13 novembre dernier.
Le plus ancien prisonnier politique vietnamien Thich Quang Do a tenu à exprimer l’émotion, la sympathie et le soutien de tous les Bouddhistes vietnamiens de l’EBUV à la France en ce moment particulièrement sombre. Choqué par cette tragédie, il a dit que les Vietnamiens, qui ont « l’expérience de longues années de souffrances, de décennies de guerre et de répression politique », se sentaient « naturellement très proches de tous ceux qui souffrent dans leur chair et leur cœur ». Dénonçant des « actes de destruction perpétrés à l’encontre des innocents […] à la fois cruels et lâches », il a jugé que les terroristes « enfermés dans un univers de haine, ne comprennent pas que la haine n’apporte que violence et souffrance ».
Thich Quang Do, dissident renommé de 87 ans, a connu la détention depuis plus de 30 ans sous des formes variées (prison, exil intérieur, assignation à résidence). Actuellement en résidence surveillée dans son Monastère Zen Thanh Minh à Ho Chi Minh Ville (Saigon), il a clandestinement envoyé sa lettre au Bureau International d’Information Bouddhiste (IBIB) pour qu’elle soit transmise au Président de la République Française François Hollande.
Ci-dessous, le texte intégral de sa lettre de condoléances du 14 novembre 2015.
Monsieur le Président de la République,
Je vous écris aujourd’hui au nom de tous les bonzes, nonnes et fidèles de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam pour faire part de notre plus profonde sympathie et de nos plus sincères condoléances au peuple de France victime, ce vendredi 13 novembre, d’atroces attaques terroristes qui ont fait plus de 130 morts et des centaines de blessés. Nous partageons votre douleur et nous prions pour vous et pour vos concitoyens.
Ces actes de destruction perpétrés à l’encontre des innocents sont à la fois cruels et lâches. Ceux qui les ont commis n’ont fait que déshonorer et couvrir de honte leur cause. Enfermés dans un univers de haine, ils ne comprennent pas que la haine n’apporte que violence et souffrance. Nous sommes profondément choqués par cette tragédie sans nom et exprimons toute notre sympathie aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Nous prions pour que des solutions durables soient trouvées sur la base de la compréhension mutuelle et la compassion.
Au Vietnam, nous avons l’expérience de longues années de souffrances, de décennies de guerre et de répression politique. Nous nous sentons donc naturellement très proches de tous ceux qui souffrent dans leur chair et leur cœur. Aujourd’hui, au Vietnam, nombre de Bouddhistes, défenseurs des droits de l’Homme et de fidèles religieux sont persécutés juste pour avoir exprimé leurs convictions. Je suis moi-même en détention depuis plus de trois décennies, et actuellement en résidence surveillée d’où je vous écris aujourd’hui. Je vous envoie cette lettre clandestinement en espérant qu’elle vous parviendra au plus vite.
Je vous prie, Monsieur le Président de la République, d’accepter les sincères condoléances de l’Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam et l’expression de ma très haute considération.
Sramana THICH QUANG DO
Cinquième Patriarche
Eglise Bouddhique Unifiée du Vietnam
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